Les problèmes comportementaux chez le chat
Lors de troubles du comportement du chat, les vétérinaires préconisent fréquemment des médicaments destinés à modifier l’activité cérébrale (psychotropes, tranquillisants, phéromones, …) et des conseils pour modifier le mode ou les conditions de vie de l’animal.
Malheureusement, certains vétérinaires oublient un élément important : les gastralgies, qui concernent plus de 90% des chats d’appartement et sont responsables de la plupart des troubles du comportement. Quelques-uns vont rechercher un effet apaisant en se couchant sur un carrelage froid, mais la plupart vont développer une anxiété, qui va prédisposer pour certains au marquage de leur territoire par des griffades ou du marquage urinaire.
Si la souffrance est discontinue, le comportement sera très différent au cours de la journée (dysthymie). Un appui sur leur ventre, en provoquant de la douleur, peut entraîner des gestes d’agressivité (tentative de morsure, feulement, griffades), et que cette réaction agressive s’établisse ensuite avant tout contact physique lors d’approche d’une personne ou d’un congénère.
Pour d’autres, ces douleurs sont exacerbées lors de déplacement, ce qui incite à la sédentarité et à la dépression, et parfois à la malpropreté, soit pour diminuer la pression abdominale sur l’estomac, soit parce que le bac à litière est trop loin.
Certaines actions atténuent momentanément les gastralgies et amènent à des addictions :
- Manger plus permet d’absorber le suc gastrique responsable des brûlures d’estomac, et manger vite soulage plus rapidement, mais pousse l’animal à la boulimie et aggrave le problème gastrique.
- Boire beaucoup d’eau permet de diluer le suc gastrique, ce qui prédispose à la potomanie l’animal qui s’en rend compte, et, en conséquence, le fait uriner beaucoup plus, jusqu’à parfois devenir malpropre et conduire à un diagnostic erroné de diabète insipide.
- Faute de nourriture à disposition, ou de savoir recourir à un abreuvement excessif, certains chats utilisent leur salive pour diluer le suc gastrique par une toilette continuelle, par du léchage compulsif (d’un mur, d’un objet, d’un point précis de leur peau, …), ou en rongeant les objets présents dans leur environnement (textiles, bois, excréments, terre, …), ou encore par ingestion des corps étrangers (ficelle, cailloux, ou autres objets).
Avant tout traitement médical, la première action cohérente est de supprimer les gastralgies en utilisant un procédé qui oblige le chat à manger lentement. D’autres troubles du comportement, tels que l’hyperactivité, sont contrôlables en proposant au chat des jeux destinés à la prédation ou à des activités d’éveil.
Il faut toujours garder à l’esprit que les conditions de vie que nous imposons à notre chat ne sont pas naturelles, et qu’ainsi elles ont tendance à favoriser, malgré notre affection à son égard, non seulement les troubles du comportement, mais aussi les maladies chroniques et un vieillissement prématuré.
Article rédigé par Pascal Lescroart, créateur du Pipolino.
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